IPSUP
Les indicateurs de position sociale des formations supérieures
Alors que la mixité sociale des formations et des établissements scolaires fait l'objet de recherches depuis plusieurs décennies, la mixité des établissements et des formations de l'enseignement supérieur est encore peu étudiée en France. Ce projet de recherche interroge la pertinence des indicateurs de position sociale dans l'évaluation de l’ouverture sociale des formations supérieures. Il s'inscrit dans la chaire d'enseignements et de recherche "Ouverture sociale dans l'enseignement supérieur" . Porté par Christophe Michaut, professeur au CREN, et Tristan Poullaouec, maître de conférences au CENS, accompagné de Leïla Youssef, Ingénieure de recherche, le projet de recherche a pour objectifs de :
1. Recenser les bases de données administratives et scientifiques ;
2. Elaborer un indice de position sociale adapté à l’enseignement supérieur ;
3. Evaluer l’influence de cet indice de position sociale sur le parcours des étudiants.
Le premier objectif consistera à recenser les variables sociales disponibles dans les bases de données administratives pour évaluer la composition sociale des formations et des établissements d’enseignement supérieur. Reposant le plus souvent sur la profession des parents déclarée par les étudiants, ces variables de position sociale apparaissent moins déterminantes dans le parcours des étudiants qu’au cours de la scolarité primaire ou secondaire. Toutefois, d’autres variables sociales mobilisées dans les recherches scientifiques peuvent s’avérer significativement corrélées aux choix d’orientation, à la réussite académique, au décrochage ou à la persévérance dans les études. Parmi ces variables, citons par exemple, le niveau de diplôme des parents, le statut d’étudiant dit de « première génération », les revenus des parents, etc.
Le deuxième objectif cherchera à construire un indice de position sociale (IPS) adapté à l’enseignement supérieur en reprenant la méthodologie proposée par la DEPP pour l’enseignement secondaire (Thierry Rocher, « Construction d’un indice de position sociale des élèves », Éducation et formations, n°90, 2016). Cette construction apparaît nécessaire dans la mesure où l’IPS établi par la DEPP repose sur l’examen des variables sociales, économiques et culturelles significativement associées aux parcours académiques des collégiens et des lycéens. Or, certaines d’entre elles – on pense notamment aux ressources économiques – pourraient s’avérer plus influentes au cours des études supérieures. C’est pourquoi il conviendrait de construire un indice de position sociale spécifique des étudiants qui permettrait de mieux appréhender l’ouverture sociale des formations et d’évaluer les effets du contexte d’étude sur les parcours étudiants en tenant compte à la fois de leurs caractéristiques individuelles et de celles des formations (notamment leur degré de mixité sociale).
Le troisième objectif cherchera à évaluer les effets de cet indice sur le parcours des étudiants de Nantes Université dans ses différentes formations. La mise en place d’un suivi de cohorte de primo-entrants permettrait en effet de mesurer l’influence de l’IPS aux différentes étapes du parcours des étudiants : résultats aux examens semestriels et annuels, persévérance ou décrochage des études universitaires, réorientation interne ou externe à l’établissement, obtention du diplôme, poursuite d’étude, etc. Outre l’appui sur les données administratives issues des services pédagogiques centraux et des composantes, ce suivi de cohorte pourrait prendre la forme d’un questionnaire répété à plusieurs reprises, complété le cas échéant par des entretiens semi-directifs auprès des étudiants et des responsables de formation.
Membres impliqués dans le projet
Christophe MICHAUT
Tristan POULLAOUEC
Leïla YOUSSEF
Thème(s) de rattachement
Financement
50 000 € (ANR)
Dates de début et de fin
Janvier 2025 – Décembre 2025