Soutenance de thèse de Pierre Mahé
Problématisation des apprentissages dans une perspective émancipatrice de l’éducation au développement durable : étude des liens entre accès à la complexité des situations, construction des données et solutions proposées.
Pierre Mahé, doctorant du CREN, a soutenu sa thèse en sciences de l'éducation, sous la direction de Magali Hersant et Hanaà Chalak, le lundi 16 décembre 2024 à 14h, à l'INSPE de Nantes.
Résumé :
Une large partie de la communauté scientifique alerte pour dire que les activités humaines sont responsables de changements importants touchant quasiment l’ensemble des équilibres terrestres. Pour répondre à une telle crise, les dirigeants occidentaux ont élaboré, à partir de 1972, un projet politique : le développement durable. Si ce projet est critiquable en bien des points, notamment parce qu’il s’impose au monde et qu’il s’appuie sur l’idée d’une croissance continue, il est, pour le moment, le chemin qui semble émerger, au niveau mondial, pour répondre aux futurs enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Depuis 2004, l’éducation au développement durable a donc été intégrée dans les programmes du système éducatif français. S’il s’agit bien souvent, dans les pratiques ordinaires, d’inculquer des comportements plus durables aux jeunes générations, alors, il semble exister des contradictions entre ce projet politique de nature dogmatique et les missions émancipatrices de l’école. Nous cherchons donc à identifier s’il existe des conditions pour qu’une éducation au développement durable s’inscrive dans une perspective non conformiste, c’est-à-dire émancipatrice pour les élèves. Cela pose plusieurs questions. Si l’éducation au développement durable doit s’accorder avec les missions émancipatrices de l’école, il paraît nécessaire de penser collectivement les défis futurs à l’école. Quelle est alors la place du collectif et comment s’articule-t-il avec les processus de singularisation de l’individu ? Si les problèmes de développement durable sont des problèmes complexes, comment l’accès à la complexité des situations peut-il s’apprendre à l’école ? Comment l’usage de sa propre raison, qui pourrait permettre un travail critique sur les systèmes de valeurs, se construit-il dans un monde où la connaissance scientifique est remise en cause et noyée dans des quantités importantes d’opinions ? Comment faire émerger, chez les élèves, des propositions de solutions plus durables en évitant une éducation conformiste ?
Dans cette recherche, nous analysons l'activité intellectuelle des élèves de cycle 3 pour observer les effets des choix didactiques d'une séquence sur la construction de la complexité de la situation et sur les solutions proposées par les élèves.
Jury
Nicolas HERVE, Professeur des Universités - Université de Toulouse, EFTS
Jean-Marc LANGE, Professeur des Universités - Université de Montpellier, LIRDEF
Marco BARROCA-PACCARD, Professeur HEP - Université de Lausanne, UER MS
Denise ORANGE RAVACHOL, Professeure émérite des Universités - Université de Lille, CIREF
Magali HERSANT, Professeure des Universités - Université de Nantes, CREN
Hanaà CHALAK Maître de conférences, Université de Nantes, CREN
Mis à jour le 18 décembre 2024.